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3 critiques |

Serge:
Allez voir ce film comme un conte. En effet, c'est une
belle et difficile histoire d'amour entre deux personnages qui mettront du temps à
réaliser qu'ils ne sont rien l'un sans l'autre. Mais si vous n'êtes pas du genre
sensible, allez au moins voir ce film remarquablement joué par deux acteurs haut de
gamme. Même ceux qui trouvent Vanessa PARADIS un peu (ou franchement) cruche, devront
reconnaître son grand talent d'actrice.
manzanera@cfpb.fr
16/04/99

laurence albon:
Adèle, jeune fille perdue, tente de se suicider en se
jetant d'un pont. Gabor, lanceur de couteaux, la sauve in extremis. Comme elle n'a rien à
perdre, il lui propose de devenir sa cible. Elle accepte. Ils partent tous les deux, de
cirques de luxe en croisières, en passant par les casinos et les hôtels prestigieux.
Adèle, paumée au cur d'artichaut, multiplie les aventures de passage. Peu à peu,
le lien qui la lie à Gabor se renforce.
La Fille sur le Pont débute très fort : une scène admirable, filmée en gros plan, dans
laquelle Vanessa Paradis, d'une candeur terriblement émouvante, nous résume sa vie. Nous
voilà fixés sur le personnage : Adèle n'a jamais eu de chance. A cause d'un cur
trop tendre, elle va d'histoire en histoire en se faisant toujours avoir. Deuxième
scène, d'une qualité remarquable également : Adèle veut se jeter d'un pont et
rencontre Gabor. Cette scène, filmée dans un très joli noir et blanc (comme l'ensemble
du film) souligne joliment les deux personnages.
Leconte excelle à filmer ses acteurs et à créer une dimension émotionnelle forte. Dès
le départ, l'idée de destin s'installe. Comme dans plusieurs de ses films (Les VC
étaient fermés de l'intérieur, Viens chez moi j'habite chez une copine, Les
Spécialistes et Tandem), La Fille sur le Pont fonctionne sur le principe du tandem. Deux
personnages que, malgré les apparences, tout rapproche. En effet, même si Gabor reste
secret et même si Adèle enchaîne les aventures, on sent bien vite que ce tandem
fonctionne comme un aimant. Patrice Leconte a l'art de filmer un visage, un sourire, pour
nous montrer, qu'entre ces deux-là, il se passe quelque chose de fort.
Malheureusement, on peut regretter que quelques idées faciles de mise en scène viennent
atténuer notre bonheur de spectateur de voir une jolie histoire filmée dans un superbe
noir et blanc.
Ainsi, dans la première partie du film, certaines scènes frôlent ce qu'on voir de plus
ridicule dans les mélodrames les plus classiques : celles où Adèle et Gabor se parlent
à distance, comme par télépathie. Leconte en use un peu trop pour que ça ne devienne
pas vite agaçant. Ou encore : celle où Gabor et Adèle sont pris d'une irrépressible
envie de faire du lancer de couteau. Ils trouvent alors une grange et se mettent à
l'ouvrage. Et là, on ne comprend pas bien quelle mouche a piqué Patrice Leconte, qui
nous paraît pourtant être un réalisateur sensé : cette scène est filmée comme une
scène d'amour à distance, dans laquelle Vanessa Paradis, debout contre un mur, semble
frôler l'orgasme à chaque lancé de couteau !
Et puis, la seconde partie qui se déroule à Istanbul, tombe parfaitement dans le mélo.
Les deux héros sont séparés et semblent errer, telles deux âmes en peine, à la
recherche de l'autre.
Alors que la première partie est tout en mouvement et alterne les lieux animés (casinos,
cirques...) et les scènes à deux personnages plutôt très touchantes, la "partie
turque" perd tout ce dynamisme entraînant pour finalement donner une impression de
mièvrerie et de platitude. L'apothéose : la scène finale ou les deux héros se
retrouvent. Leconte a choisi de filmer ces retrouvailles en répétant plusieurs fois la
scène où ils se tombent dans les bras ! Et là, on se croirait presque dans Love
Story...
Bref, La Fille sur le Pont est un film assez inégal, offrant à la fois de magnifiques
moments et des scènes d'un pathétisme rageant. Soulignons tout de même le joli travail
des acteurs : Vanessa Paradis nous démontre son talent tout en candeur et en émotion.
Quant à Daniel Auteuil, il est impressionnant de profondeur et de gravité.
15/06/99
lalbon@hfp.fr
manuel perez :
Je ne parlerai pas ici de La fille sur le pont, si ce
n est pour dire que son réalisateur a fait un fort joli film mais qu il y
manque une intrigue (P.Leconte le sait sûrement) ce qui fait qu au final le
spectateur ne s amuse guère, mais, plus grave, qu il s ennuie
légèrement .
20/08/99
manuel17@caramail.com

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